ArA Petite souris grignoteuse de lettres
Messages : 69 Date d'inscription : 24/11/2009 Age : 29 Localisation : France, Alsace
| Sujet: Un texte sans nom. Lun 5 Avr - 21:07 | |
| Prélude :
Nous sommes à une époque proche de la notre, bien que les technologies soient remplacées par d'autres choses. Le début de l'histoire débute dans un lieu connu mondialement par son rayonnement commercial. Nous vivons dans un royaume, le plus grand du siècle, voir même du millénaire. La société du pays est découpée en classes sociales assez marquées, mais l'économie du pays est assez bonne pour que les plus démunis puissent vivre convenablement. Pourtant certains rêvent de casser le système d'aristocratie mis en place depuis toujours, et c'est face à bons nombre d'extrémistes du Tiers-état que notre héros doit faire face.
Chapitre I :
Une ombre s'approche, silencieuse, vers de la demeure dans la nuit. Il rase les murs, se faufile à travers eux, et entre dans l'enceinte du bâtiment. Il se trouve dans une cour, éclairée par un mince halo émit par la Lune, fébrile. Profitant de cette quasi-obscurité, il avance à découvert, traversant la cour d'un pas néanmoins au aguets. Il atteint enfin le portique dans ce qu'il lui semblait une éternité puis poussa lentement la porte coulissante. Le maître des lieux, habitant au cœur de la zone aisée, ne se doutait pas un seul instant qu'un membre de la Guilde des Assassins de la ville ait été payé pour faire sa basse besogne, surtout ici dans un quartier si tranquille. Il ne se doute pas un seul instant que le royaume se trouve à l'aube d'une révolution longtemps préparée à l'avance, et il va faire les frais de sa quiétude. L'homme camouflé sous ses vêtements, il monta hâtivement les quelques marches le séparant de la chambre de sa victime, ouvrit lentement la porte et se faufila à l'intérieur. Ce qu'il allait faire ne l'enchantait guère. S'en prendre à la noblesse risquait de créer à la Guilde de sérieux ennuis si la révolution rate. Surtout que faire ce qu'il doit faire comme il va le faire, ce n'est pas très éthique de la part d'un assassin. Il lui mit un mouchoir imprégné de chloroforme. Sa victime s'agitait tout d'abord, avant de se calmer, puis de redevenir inconscient. « Je n'aime pas du tout ça, se dit l'assassin ». Il prit le corps sur lui, et, lentement, avec mille précautions, il descendit les marches, accablé de ce poids supplémentaire. Il sorti du domaine cette fois-ci en rasant les murs, manquant de tomber par deux fois, à cause d'une verdure un peu trop sombre pour être aperçue à temps. Une fois dehors, il se précipita dans la forêt. Il marmonna quelques mots, comme une insulte, quand il se prit une branche basse, puis continua son chemin, imperturbable. Ça n'était pas dans ses habitudes de faire autant d'erreurs, autant de bruit, et il se dit que si ses employeurs avaient demandé qu'il fasse ''comme d'habitude'', ça aurait permit d'éviter ces désagréments. De plus, il est presque sur que quelqu'un l'avait entendu. Il repensa alors à ce qu'on lui avait certifié. Sa femme était parti en voyage avec ses deux filles. L'homme, occupé par des affaires commerciales, était resté en ville avec son fils, qui devait le succéder à sa majorité, dans 3ans tout au plus. Il aurait très bien pu s'occuper de lui aussi, mais ils lui avaient dit qu'il était spécial, et qu'on ne devait le rencontrer que le plus tard possible. Il se doutait bien que ses employeurs tiennent beaucoup à cet enfant, et qu'ils préfèrent mettre tout en ce qui concerne la mort de son père sur le dos de la Guilde. Mais bon, ce n'est pas le moment de penser à ça. Le plus important, c'est de retourner à la cachette au plus vite. Après ça, et surtout après avoir reçu sa paye, il aurait tout le temps d'y repenser. Le Maître de la Guilde a longtemps réfléchi avant d'accorder l'aide de la Guilde à ces étrangers, mais le prix qu'ils ont été enclin à dépenser ont changé la donne. Sur le chemin du retour, il vit un nuage obscur se former puis s'éclater en tous sens. Après avoir regardé attentivement cette forme noire et mouvante, en faisant une courte halte, il vit alors ce qui le composait. Une horde d'oiseaux, noyant la Lune dans la masse, fuyait tous le lieu du crime. Il frissonna, accablé de ce mauvais présage puis continua sa route. L'assassin, de retour chez lui, s'assit. Il avait trois heures d'avance avant l'arrivée des étrangers. Il avait largement le temps de décuver. Il se prit une choppe pour s'éclaircir ses idées. Une organisation aussi bien structuré sans que le royaume ne s'en rende compte, une somme aussi élevé pour un modeste noble de campagne, et un fils dont il ne sait rien mais qui l'intrigue plus qu'il ne le voudrait. Sa victime commença à bouger. Il prit rapidement un mouchoir, l'imprégna du liquide et lui apposa violemment sur son visage. Le temps passa. Quelqu'un toqua à la porte. L'assassin se saisit de son arme, puis alla se mettre dans un coin d'ombre en attendant que son visiteur soit à découvert. La porte s'ouvrit, et il aperçut trois hommes d'assez grande taille, et un quatrième plus petit. Ils s'avancèrent alors, lentement, attendant que leur hôte se montre. L'assassin se glissa lentement derrière la porte, leur montrant bien que si ils tentaient de fuir leur engagement, il n'hésiterait pas longtemps avant d'en finir avec eux. Il fit signe aux hommes de s'assoir le plus courtoisement possible, puis s'assit à côté d'eux.
Chapitre II :
Un jeune homme entendit des bruits de pas à la fenêtre. Tout d'abord ne sachant pas très bien discerner son rêve érotique de la réalité, brutale, il se leva lentement. Il entendit au loin une juron, et son esprit se clarifia rapidement. Il s'approcha de la fenêtre et aperçu une silhouette au loin, à la forme plus que bizarre. Bien que la nuit batte de son plein, la Lune laissa s'échapper un rayon de lumière en direction de l'ombre mouvante. Il l'aperçu alors. Un homme, habillé d'une longue cape noire, frappé du blason de la Guilde des Assassins, le dévisagea, ou presque. Le garçon comprit que l'homme avait conscience qu'on l'observait, mais ne savait pas où elle se trouvait. Il vit dans sa main une dague à moitié camouflé dans ses vêtements. Mais son œil, violet, fut attiré par ce que portait cet homme. Son père, différent de lui en tout point, petit, maigre, faiblard, sauf peut-être son sens des affaires qu'il lui a inculqué, et le sens de l'honneur et du devoir. Cela ne dura qu'un instant, mais le jeune homme détailla mille choses, à tel point qu'il se surprit lui-même. Normalement, à une telle distance, aucune personne n'aurait été capable de dire qui portait cet homme, et même de dire si c'était une femme ou un homme, et pourtant il a su tout de suite reconnaître le blason des assassins, qu'il n'avait vu que dans des livres, et il avait vu ce tatouage sur son bras représentant un . Ce signe resté gravé dans son esprit, il pensa à une multitude de choses en un instant. Qui est-ce? Qui et pourquoi a-t-on payé la Guilde pour tuer son père, pourquoi emmènent-t-ils le cadavre? Qui est-ce? Il n'arrivait pas à se concentrer, son sang se mit à battre rapidement, il perdu la notion de temps, puis d'espace. Ce qui se trouvait autour de lui s'obscurcissait encore de plus en plus jusqu'à devenir opaque, et c'est d'un dernier hurlement de haine qui déchira le ciel. De nombreux oiseaux prirent alors leur envol. Après quoi, il s'agenouilla, pleurant à moitié, rageant de ne pouvoir rien faire. Il aurait aimé sortir, courir après le meurtrier, il l'aurait surement rattrapé vu ce qu'il portait si le jeune homme n'avait pas des difficultés à se déplacer. Il était atteint d'un problème au niveau de la colonne vertébrale, et avait du mal à se mouvoir depuis la naissance. Combien de temps eut-il resté ainsi? Personne ne le sera sans doute jamais, mais à l'aube, il le leva, sortit de sa chambre, écoutant les gardes lui annoncer la triste nouvelle, et sans mot dire, marcher lentement dans la cour, celle là même que son père avait traversé la veille, surement déjà mort. L'homme en charge du savoir du jeune garçon marchait à ses côtés, évoquant toutes les responsabilités qui l'accablaient désormais, comme quoi il devait d'abord penser à l'entreprise familiale avant de s'occuper du meurtre, et que, vu que personne n'a retrouvé le corps, on ferrait l'enterrement d'un cercueil vide dès que la famille sera rentré de la maison principale, à la campagne. Il ne parla à personne de ce qu'il avait vu cette nuit, gardant pour lui une rancœur sans limite à son égard. Les jours qui suivirent, il fut contraint à des leçons beaucoup plus poussés, beaucoup plus approfondies et surtout beaucoup plus longues. Il devra succéder son père dans trois jours, le lendemain du jour ou sa mère et ses sœurs seront rentrés. Alors ce jour là il commencera son travail de noble. Il ne parlait presque jamais durant tous ces cours, sauf pour répondre aux interrogations qu'on lui posait sur l'agriculture, la milice en place dans le royaume... Les hommes s'occupant de la propriété ont tout de suite compris que le jeune n'était plus un ami avec qui on a joué durant l'enfance, mais désormais notre maître à qui l'on doit obéissance, et avec qui on doit savoir où est notre place. Le nouveau maître des lieux ne souffrait pas de cet soudaine mise à l'écart, conscient de son rôle, il s'attelait encore plus que d'ordinaire, et fut heureux de constater que personne ne cherchait à lui parler de son père. On ne parle pas des défunts en dehors des enterrements, et à partir du moment où l'on aura mit son cercueil en terre, on ne prononcera plus son nom.
Dernière édition par ArA le Lun 5 Avr - 21:47, édité 7 fois | |
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